Mise à jour : 28/05/10
L'homme décide de quitter la capitale, de retourner, de retrouver ses racines, là où nul ne se souvient de lui. Il veut s'oublier pour un temps, une forme de renoncement, le besoin de se simplifier, de se ressourcer. Peut-être reviendra-t-il plus tard. Bien sûr, il a de l’argent, un ‘patrimoine’, peut-être deviendra-t-il collectionneur, mécène…Mais pour l’heure, il a surtout besoin de faire le point.
Il va profiter de son départ pour faire une ultime escapade dans la ville. Un parcours initiatique, expiatoire, qui le mènera de chez lui à la Gare de Lyon. Il repartira, comme il était venu il y a si longtemps. Il n’emportera que ‘sa’ valise, fétiche qu’il a toujours conservée, entretenue, dernier lien avec une autre vie, oubliée, rejetée. Cela l’amuse. Il ne sait pas trop pourquoi il fait cela, mais il a le sentiment que c’est important, prémonitoire. Son appartement 'Art nouveau' en bord de Seine, non loin de la Tour Eiffel, ses meubles luxueux, ses tableaux rares, il va les oublier, il va les mettre en jachères. Il en a décidé ainsi. Première fantaisie qu’il se permet depuis … il ne se souvient plus vraiment.
Il partira tôt, au lever du jour, le dimanche. Il n’a pas envie de partager ses découvertes, de confronter ses souvenirs avec quelques milliers de touristes, et il sait qu’il fait chaud l’été, à Paris. L’homme a préparé son trajet, un savant périple qui lui permettra de voir ce qu’il n’a jamais vu qu’à travers les yeux des autres, photographes ou chroniqueurs, peintres parfois. Il sait que ce sera dur, qu’il n’est plus tout jeune, mais seule la volonté compte, et il n’en manque pas.
